novembre

  • Conservation des fruits :
    Normalement en Novembre, les récoltes sont terminées, les fruits triés et stockés au fruitier ou à la cave. Le local idéal pour la conservation des fruits doit avoir une température de 3 ou 4°C pour les pommes et 1°C pour les poires, une hygrométrie suffisante (80%) et une certaine luminosité. Toutes nos caves d'amateurs sont loin de remplir ces conditions. Nos fruits se conserveront quand même, mais moins bien et moins longtemps. Le fruitier doit être aéré au moins une fois par semaine. Surveiller les fruits et retirer ceux qui sont abîmés. Consommer en priorité les fruits récoltés trop tardivement. Si des taches amères apparaissent dans les fruits, cela peut être une carence en calcium: prévoir une pulvérisation de calcium sur le feuillage l'an prochain.
  • Amendement du sol :
    Apport d'engrais si cela n'a pas été fait en Octobre. Dans les vieux vergers, prévoir en plus un apport de chaux. En effet, un verger adulte hautes tiges prélève de 80 à 200 kg de chaux par hectare et par an. On comprend donc qu'après plusieurs décennies cet élément finit par manquer dans la zone prospectée par les racines de nos arbres. Cette décalcification entraîne une acidification du sol qui retient moins bien les engrais. De plus la chaux est utile à la plante pour former ses tissus. Elle stimule la croissance racinaire, assure une bonne répartition des amidons et neutralise les acidités végétales. Une carence en chaux peut être favorable au développement de certaines maladies. Une tonne de chaux magnésienne par hectare serait un moyen efficace pour lutter contre le bitter-pit.
  • Plantations :
    "A la Sainte Catherine, tout bois prend racine"

    Si tout le travail de préparation et de réflexion a été mené en Octobre, il ne reste plus qu'à passer à l'acte. Sinon, réaliser maintenant toutes les actions décrites à ce sujet dans les travaux d'Octobre. Il est préférable de planter en Novembre, car l'enracinement peut débuter avant les grandes gelées. Bien choisir ses plants :

    • Tronc droit s'amenuisant régulièrement vers le haut
    • Ecorce lisse et luisante
    • Pousses vigoureuses, bien aoûtées
    • Chevelu racinaire abondant
    • Plants testés virus.

    En réintroduisant la terre dans le trou de la plantation, incorporer une fumure de fond. "Le futur se prépare au présent". Cette fumure de fond peut être soit du fumier bien décomposé (30 kg par m3 de terre), soit un engrais organominéral du type 4-8-12 (2 à 3 kg par m3). La présence d'azote favorise l'apparition de jeunes radicelles.

    Ne jamais planter l'arbre tout au fond du trou de plantation; ce serait trop profond, les racines s'asphyxieraient. Combler les 3/4 du trou avec le mélange terre + amendement avant de placer l'arbre. Enfoncer le tuteur, habiller et praliner les racines, poser l'arbre sur un petit cône de terre, recouvrir les racines avec le reste de terre, mouiller abondamment et secouer un peu I'arbre afin de faire remonter les bulles d'air emprisonnées, tasser avec le pied (même si la terre colle aux chaussures !). Une fois ce travail terminé, le collet de l'arbre doit être au niveau du sol. En aucun cas le bourrelet de greffe ne doit être enterré. Si ce n'est pas le cas, ne pas hésiter à déplanter et à recommencer.

    Lire les articles sur la plantation parus dans les anciens bulletins :

    • Plantations de J. Vigé, bulletin N° 72, page 10
    • Conseils aux débutants de G. Nicaise, bulletin N° 63, pages 27 et 28
    • Plantation des arbres fruitiers, section Auxois-Morvan, bulletin N° 37, page 13.
    • Savez-vous planter les arbres de M . Grasseler, bulletin N° 3 7, pages 18 à 20
    • Plantez un arbre de H. Gosselin, bulletin N° 29, pages 25 à 28.
  • Taille :
    Faut-il tailler l'arbre à sa plantation? Réponse: OUI. En effet, le système racinaire a été fortement endommagé lors de l'arrachage du jeune plant et encore réduit par l'habillage avant plantation. Si l'on conserve la totalité des branches, le nombre de bourgeons à nourrir sera trop grand par rapport au nombre de racines et au cours de l'été suivant les jeunes pousses risquent de mourir par manque d'eau et de nourriture. Cependant les avis divergent sur ce point: cette taille n'est-elle qu'un simple accourcissement des rameaux existants ou déjà le début de la taille de formation? Pour tenter de se faire une idée sur la question. Lire l'article : Plantalion et formation., section Auxois-Morvan, bulletin N° 49 pages 13 et 14.
  • Taille de plantation :
    Raccourcir les racines, pratiquer des coupes horizontales et nettes.
  • Taille de formation :
    Choisir les charpentières (les insertions sur le tronc doivent être distantes d'au moins 3 cm), les raccourcir (conserver 1/3 de leur longueur), contrôler leur inclinaison (45° environ)
  • Entretien des arbres existants :
    Remettre en état les arbres : couper soigneusement les branches cassées au cours de la récolte ou à cause d'une surcharge de fruits. L’étanchéité des grosses plaies par l’application d’une pellicule de mastic est une pratique encore utilisée par bon nombre d’arboriculteurs, mais cette action est controversée depuis quelques années car la couche de mastic  emprisonnerait des bactéries qui contribueraient à accélérer la pourriture du bois. Une  plaie laissée à l’air libre modifierait la teneur en lignine de son bois qui deviendrait plus résistant aux agressions extérieures. Supprimer les pousses malades. Ne tailler que par températures positives, à partir de la mi-novembre. Entreprendre en priorité les arbres âgés et les arbres à noyaux car ils supportent mal les tailles tardives du printemps. Adapter la taille aux réactions de l'arbre suite aux tailles des années précédentes. Tailler court les arbres très productifs en fruits et long les arbres qui produisent trop de bois.
  • Autres travaux :
    Poursuivre le traitement aux sels de cuivre pour lutter contre les maladies cryptogamiques. Poser des abris pièges contre les ravageurs (loirs, lérots), s'ils se mettent à pulluler. Ramasser et détruire les fruits rcstés à terre. Nettoyer à l'alcool à brûler les zones attaquées par le puceron lanigère. Couper les touffes d'herbe sèche au pied des arbres; elles pourraient servir de refuge aux campagnols. Protéger les jeunes troncs contre les rongeurs à l'aide de grillage ou d'un répulsif.